Calme et tempête

Tout le monde le sait bien. Apres la pluie vient le soleil, après la tempête s'installe le calme. Et c'est justement le passage d’un extrême à l'autre, ces heures ou minutes pendant lesquelles l'homme se sent tout petit et complètement démuni face aux vents balayant tout sur leur passage, aux pluies diluviennes, a la foudre colérique, qui sont fascinantes. En un instant, tout bascule.

C'est au contact de la nature que l'on est le plus à même de ressentir au plus fort ces émotions primaires telles que la peur, l'incertitude, le désir d'être protégé, l'humilité devant un danger que l'on ne maitrise pas. Connaissant peu la montagne, c'est en mer et plus précisément en mer Adriatique que j'ai l'occasion de me trouver face à des phénomènes qui n'ont en soi rien d'exceptionnel, mais qui à chaque fois restent gravés dans ma mémoire parce que parviennent à me faire sentir dépouillée, ne pouvant rien faire pour contrer ce quelque chose qui doit arriver, ne sachant quand le calme reviendra.

Ces phénomènes sont d'une beauté transcendante et regroupent à eux seuls tout un flot de manifestations uniques: lumière changeant à une rapidité impressionnante, remplaçant un soleil de plomb par des sombres nuages menaçants, tonnerre parfois tellement fort qu'il en briserait presque nos tympans, vent soufflant en rafale et chassant les baigneurs et pêcheurs…

Et à chaque fois, le calme qui s’installe après chaque tempête estivale apporte une plénitude indescriptible, un soleil caressant associé à une fraicheur plaisante, une pureté de l’air véhiculée par le vent des montagnes et une mer retrouvant ses couleurs variant du bleu azur au bleu marine nous rappelant encore une fois que l’homme est libre quand il chérit la mer et lui témoigne crainte et respect.